Tout d’abord, l’histoire de Saint-Jean-du-Doigt avec un « Autoportrait au feu » et la projection le vendredi 15 septembre de Brûler pour Briller au cinéma La Salamandre à Morlaix, en présence d’une partie de l’équipe, d’acteurices et d’habitant·es de la région. J’ai commencé ce tournage en 2016 en filmant le pardon de la Saint-Jean. En dialogue intime avec l’histoire séculaire et légendaire de la région et la beauté de la nature, j’ai écrit une fable, où les fantômes de Yves, de la Reine Anne de Bretagne et de saon chevalièr·e reviennent 600 ans plus tard. Le deuxième jour reliera les villes de Brest et de Plougasnou pour un « Autoportrait au matrimoine », en collaboration inédite avec Le Quartz et le Centre d’Art Passerelle. Pendant féministe des journées du patrimoine, cette journée rassemblera les autrices Aurélie Olivier et Juliette Rousseau, la productrice de documentaires radiophoniques Clémence Allezard, et la réalisatrice Lola Peuch. Le parcours se poursuivra à Plougasnou avec un apéro dînatoire, suivi de la performance de Camille Lacroix. Le dimanche 17, toujours à Plougasnou, un « Autoportrait aux herbes folles », rassemblera l’auteur Cy Lecerf-Maulpoix, la plasticienne Léa Muller et l'artiste jardinier de la Manu, Tiphaine Hameau. Cette dernière journée célèbrera elle aussi une nouvelle collaboration avec le café culturel Marylène, qui ouvrira ses portes à Kermouster pour la première fois tout au long du week-end, en complicité avec l’ancienne patronne qui donne son nom au lieu. Je suis heureuse que les rencontres de ICE tissent au fil des ans des liens originaux entre les artistes et les habitant·es, entre le passé et le présent, pérennisant des histoires anciennes, qui nous aident à fabriquer des récits inédits de nos vies, bâties sur des ruptures, mais aussi sur des continuités précieuses avec celleux qui nous précèdent. Je remercie toustes les artistes pour leur confiance et les institutions qui soutiennent cette aventure.
Yves traverse les siècles et revient dans le petit
village de Saint-Jean-du-Doigt. Au fil de ses pérégrinations, iel rencontre un chaman en lien avec
les esprits, un peintre à la recherche de la lumière,
un conteur qui l’initie aux secrets des chants traditionnels bretons, une mystique qui lui raconte
le pardon de la Saint Jean. La Reine Anne de Bretagne et sa·on chevalièr·e læ rejoignent dans sa quête et lui révèlent les mystères de son origine.
Projection en présence de Patricia Allio, d'une
partie de l'équipe, de l'actrice Christelle Podeur
de Catalyse et des participant·es de Saint-Jean-du-Doigt et de Plougasnou, en partenariat avec le CNCA et La Salamandre.
© Emmanuel Valette
Exhumer les voix de celles qui, avant nous, ont
vécu, se sont étreintes, ont pensé à l’avant-garde,
à des après, des ailleurs, à d’autres manières
– égalitaires – de s’organiser collectivement, et
de s’aimer. Écouter les voix d’autrices et penseuses lesbiennes occultées, marginalisées dans
les récits dominants, c’est enrichir l’histoire de
points de vue autres, qui questionnent l’ordre
des choses tel qu’il est, c’est aussi s’armer poétiquement et intellectuellement au présent. Égratigner les mythes, réinventer, contre-proposer
les fictions collectives, voilà ce à quoi nous invite les voix de Monique Wittig, Violette Leduc, Mireille Havet, et d’autres... que nous écouterons lors de cette discussion.
© Makoto Friedmann
Attachée à ce qui vit et sensible à ce qui meurt,
la poésie de Juliette Rousseau cherche à replacer l’existence au cœur des liens qui la fondent,
dans un mouvement où le passé revient hanter
le présent, où le futur n’est jamais certain. Avec
Partout c’est la terre nue, l’autrice fait du territoire rural et agricole qui est le sien une matière littéraire autant que politique, où la persistance des saisons entre en dialogue avec nos conditions contemporaines.
© Makoto Friedmann
Depuis la scène d’un théâtre de plein air dans le
Bois de Boulogne, Heden, Claudia et Samantha,
travailleuses du sexe, racontent le Bois comme
leur lieu de travail. Par-delà leurs récits, les
paysages de ce qui fut une forêt avant d'être
transformés en promenade bourgeoise à la fin
du 19e siècle, accueillent les histoires d'une narratrice qui traverse le temps.
© Makoto Friedmann
[lecture & discussion] Se présentant comme un « texte terroir tout
terrain », Mon corps de ferme développe une
poésie de l'agroalimentaire, en forme de retour sur son enfance dans une ferme d'élevage.
À l'histoire de l'industrialisation de la campagne se mêle celle, plus intime, de sa famille.
Catholicisme, genre et sexualisation des corps,
consommation, Aurélie Olivier dissèque l'enfance rurale qui a été la sienne dans une langue
propre à son milieu d'origine : pudique, parcimonieuse, tout en étant chargée de références et de double-sens. La lecture de poèmes narratifs est accompagnée d’une projection composée avec la graphiste Anne-Lise Bachelier.
de et avec Aurélie Olivier
© Emmanuel Valette
© Makoto Friedmann
Dipôle capable d’imposer des tensions aux
bornes d’un dipode. L’afflux massif de charges
négatives à travers les zones réflexes, inhibe la
circulation énergétique en saturant les méridiens, et entraîne un enrayage durable des mécanismes homéostatiques. Les tensions générées sont réinterprétées sous forme de sonorités liminaires, quasi subliminales, mais persistantes. La résistance psychique de l’auditeur est ainsi mise à l’épreuve par une mise sous pression acoustique subtilement abusive.
de et avec Camille Lacroix
© Emmanuel Valette
© Makoto Friedmann
[lectures] Quatre voix se parlent et se répondent à travers un siècle et demi de luttes de dissidences sexuelles opposées au capitalisme. Des territoires industriels de Sheffield aux forêts du
sud de l’Oregon, en passant par une côte quasidésertique du Kent à proximité d’une centrale nucléaire, l’auteur et chercheur Cy Lecerf Maulpoix esquissera plusieurs paysages mémoriels habités par quatre figures essentielles à la définition « d’écologies déviantes ». Interrogeant la notion d’ancêtre et de mémoire choisie, il y entremêlera son propre travail militant autour des archives minoritaires pour y déceler l’émergence d’un « je » en clair-obscur.
de et avec Cy Lecerf-Maulpoix
© Emmanuel Valette
© Makoto Friedmann
[rencontre et restitution de résidence] Une première résidence artistique est organisée
dans le café culturel Marylène, à Kermouster.
Léa Muller est invitée pendant deux semaines à
habiter la maison ainsi que le jardin, la forêt et
les champs qui l’entourent. Ce cadre est propice à la mise en place de multiples modes de recherche et de création pour regarder autrement le paysage et le p·matrimoine, redécouvrir des connaissances populaires et scientifiques ou étudier des thématiques locales qui résonnent avec des sujets de société plus larges.
L’ancien bar Au rendez-vous des chasseurs désormais appelé Marylène, du nom de celle qui l'a tenu pendant presque 40 ans, ré-ouvre ses portes le temps d’un week-end. L’occasion pour les plouganistes et leurs voisin·es de découvrir ce nouveau projet de café culturel et inclusif qui se met lentement, mais sûrement, en place.
de et avec Léa Muller
© Makoto Friedmann
[lectures] Quatre voix se parlent et se répondent à travers un siècle et demi de luttes de dissidences sexuelles opposées au capitalisme. Des territoires industriels de Sheffield aux forêts du sud de l’Oregon, en passant par une côte quasidésertique du Kent à proximité d’une centrale nucléaire, l’auteur et chercheur Cy Lecerf Maulpoix esquissera plusieurs paysages mémoriels habités par quatre figures essentielles à la définition « d’écologies déviantes ». Interrogeant la notion d’ancêtre et de mémoire choisie, il y entremêlera son propre travail militant autour des archives minoritaires pour y déceler l’émergence d’un « je » en clair-obscur.
avec Tiphaine Hameau
© Makoto Friedmann
Après une brève présentation du chamanisme,
les participant·es expérimenteront l’état de
conscience chamanique à travers chants et danses, au rythme du tambour et du hochet. Celleux qui n’ont pas encore rencontré leur animal de pouvoir lors d’une cérémonie précédente, pourront le faire lors d’un voyage dans le monde d’en bas. Celleux qui l’ont déjà rencontré pourront faire un voyage dans le monde d’en haut, à la rencontre de leur « instructeur·ice », un·e autre Allié·e chamanique fondamental, souvent anthropomorphe
et en rapport avec les dimensions plus spirituelles
de nos existences. La séance finira par un échange
de groupe permettant à chacun·e de revenir en
état de conscience ordinaire et d’échanger sur son
expérience ou sur des questions plus générales.
avec Philippe Léon Bleton et Olier Cochard