Depuis sa création, l’aventure de ICE ouvre des espaces temps singuliers pour les artistes et les spectateurs. Projet intercommunal et international, ICE propose des formes scéniques pluridisciplinaires originales qui constituent des temps privilégiés où éprouver et questionner ensemble la construction de nos identités mutantes. En ces temps de crispation identitaire, la dimension relationnelle de l’identité et de « l’autoportrait à» me paraît en effet essentielle à défendre. « Autoportrait dansé à ma fille », « Autoportrait à Teo et Bernardo», « Autoportrait aux métamorphoses» «Autoportrait à celle que je deviens», « Autoportrait croisé à une mère et une fille » : cette nouvelle constellation met la danse et la filiation à l’honneur. D’abord, Florian Gaîté partagera son autoportrait à la pierre. Puis, Philippe Bleton nous fera découvrir Oneiroi, un roman monde ouvrant à d’étranges métamorphoses. Le chorégraphe Bernardo Montet reprendra Le soleil du nom, performance créée au Mexique puis présentée ensuite au Japon et en France, où il dialoguera avec Pas de ciel, film de son ami réalisateur Teo Hernández; dialogues auxquels je prêterai ma voix et mes mots. Camilla Graff Junior reviendra à ICE pour présenter sa dernière création créée en Lituanie puis présentée à Berlin explorant ses journaux intimes en danois et en français. Sur ce même thème elle proposera un atelier participatif. Enfin, les artistes Paloma et Viviana Moin clôtureront ces rencontres à Saint-Jean-du-Doigt avec Confession Under Request#19, dialogue intergénérationnel croisant l’écriture et la danse. Cette nouvelle édition s’annonce intense et passionnante, je remercie les artistes pour leur confiance et leur engagement, ainsi que toutes les personnes et institutions qui permettent à ce projet artistique exigeant d’exister.
Antidote sur le temps qui passe, ni nostalgique, ni grave, Eighteen évoque la relation père-fille. Eighteen visite une portion d’histoire de la danse contemporaine à travers le vécu de Thierry
Micouin et celui de sa fille Ilana qui a assisté aux répétitions et spectacles que son père a créés ou auxquels il a participé en tant qu’interprète et vidéaste. A la fois dialoguée et dansée, la pièce comportera des images d’archives. La composition sonore de Pauline Boyer, à travers un processus de mise en abîme, écrira la nouvelle sémantique de cette relation dans son actualité.
« Aujourd’hui ma fille a 19 ans et suit une formation de comédienne et de danseuse. Je souhaite retraverser avec elle toutes ces années : Que lui reste-t-il de ces tournages, de ces répétitions, de ces spectacles ?
Comment mes expériences professionnelles ont-elles imprégné sa propre culture chorégraphique, sa mémoire corporelle ? Qu’a fait le temps par rapport à ce qu’elle a traversé ? » Thierry Micouin
Thierry Micouin et Ilana Micouin
© César Vayssié
Oneiroi est un roman chamane. Il parle de nature, mais n’est pas naturaliste ; il parle des animaux, des arbres, des fleurs, des humains aussi, mais est-ce encore vraiment la nature, les animaux, les arbres, les humains, ou ne serait-ce pas plutôt leurs doubles, dans un inframonde ou l’écriture rejoint l’inconscient, l’imaginaire, la magie et le rêve ? Oneiroi est un Roman-Monde, mais tel qu’aujourd’hui nous apparait le Monde : diffracté, morcelé, rhizomique, et pourtant, paradoxalement plus unifié et cartographié que jamais. Oneiroi veut jeter le trouble dans le genre, le genre littéraire, ou plutôt LES genres littéraires : le roman d’amour ; le roman d’aventure ; l’épopée, le roman-monde ; le roman picaresque, le roman d’apprentissage, le roman social, le roman gay, le roman érotique, etc., en en reprenant les codes tout au long d’une parodie queer.
De et avec Philippe Bleton
Le Soleil du Nom croise cinéma expérimental, poésie sonore, musique amplifiée et danse. C’est un solo que j’interprète, sur des images de « Pas de ciel » de Téo
Hernandez, en présence du musicien, Pascal Le Gall et d’un poète dont le choix varie selon les circonstances (Amandine André, Mathieu Riboulet, Eran Tsur, Abdallah Zrika…) ». Cette performance est une ronde où les matières circulent entre elles, créant un tourbillon de sens et sensations. Rechercher le déséquilibre pour remettre en question une manière de bouger. Passer d’un déséquilibre à un autre. Instabilité nécessaire qui nous tient éveillé
De et avec Bernardo Montet
À partir de ses anciens journaux intimes, Camilla Graff Junior réactive dans cette performance différents moments de sa vie, d’émotions et pensées. Le point central du projet est la mémoire et l’affect. Les journaux intimes sont écrits de 1988 à nos jours et le public est un par un invité à sélectionner un extrait que Camilla lit d’abord à haute voix en danois, sa langue maternelle, puis par la suite traduit en français.
De et avec Camilla Graff Junior
Une performance qui est aussi une rencontre entre deux artistes, entre deux femmes, deux générations, deux visions sur l’art, deux parcours, mais aussi une forme de dialogue entre une fille et sa mère. Une histoire de transmissions et des ruptures. La mère a 52 ans, est danseuse. La fille a 27 ans, est plasticienne. Elle est née à Paris, la mère est née à Buenos Aires.
Paloma Moin et Viviana Moin
Florian Gaîté partage une courte fiction politique;
le monologue d’un pavé parisien.
De et avec Florian Gaïté
L'atelier prend comme point de départ le projet de performancede CamillaGraff
Junior et s'adresse à ceux et celles qui écrivent un journal
intime et qui ont envie de réfléchir sur cette pratique.
De et avec Camilla Graff Junior