Plus que jamais, car cette ère de catastrophe revêt des allures d’ultimatum : il y a urgence à s’insurger, urgence à tout repenser urgence à tout reconsidérer, à partir de l’autre, de nos vulnérabilités et de nos utopies. Ces rencontres ont toujours été liées à ce sentiment d’urgence et à la nécessité de fissurer nos constructions identitaires en éveillant nos désirs de métamorphoses. Je suis heureuse de voir que la constellation des « autoportraits à » s’étend chaque année pour former peu à peu un monde commun mutant. Pluri-disciplinaire, intercommunal et international, ICE ouvre des espaces de rencontres et d’expérimentation inédits. En 2017, Assa Traoré et sa lutte pour la justice et la vérité était mise à l’honneur, ce sont cette année les textes et les créations d’Hildegarde de Bingen, grande figure mystique du Moyen-Âge, que nous découvrirons en ouverture de Festival avec deux performances. D’après leur interprétation intégrale de la Symphonia harmoniæ cælestium revelationum, les artistes François Chaignaud et Marie-Pierre Brébant proposeront pour l’église de Saint-Jean-Du-doigt une version inédite et acoustique de ce répertoire. L’artiste italienne NicoNote présentera pour la première fois en France Regola, créée à Milan en 2003. Le samedi, les créations et les voix de Rafi et de Camille Martin, de Hélène Giannecchini et de Sasha J. Blondeau, de Camille Ducellier et de Jasmin feront résonner des questionnements intimes et politiques sur le changement de nom, le deuil, et le trouble dans le genre. Le dimanche, Adeline Olivier, Ivan Basso, Anthedemos et Claire Peressotti présenteront une première étape de leur nouvelle création. Mettre la marge au centre est le leitmotiv récurrent de mes créations, il résume bien aussi l’esprit de cette aventure collective. Je remercie tou·tes les artistes pour leur confiance et leur engagement, ainsi que toutes les personnes et institutions qui soutiennent cette aventure.
Performance créée en 2003 à Milan, Regola s’inspire de la
figure de Hildegarde de Bingen, écrivaine, mystique, compositrice
et philosophe du 12e siècle. Composée de 8 tableaux sonores comme
les moments scandés dans la journée d’une nonne sont au nombre
de 8, point de départ la structure grégorienne, elle s’inspire
des compositions, de textes et lieder extraits de la
production épistolaire, poétique et musicale de Hildegarde,
ainsi que de textes extraits du livre de la Règle bénédictine.
Conception, écriture vocale et mise en scène : NicoNote
Composition sonore: NicoNote
et M.a.s collective
Sound design :
Demetrio Cecchitelli
Production :
NicoNote Dream Action, Artache Milano, Doc Servizi et ICE festival 2020
Performance créée en 2003 à Milan, Regola s’inspire de la
figure de Hildegarde de Bingen, écrivaine, mystique, compositrice
et philosophe du 12e siècle. Composée de 8 tableaux sonores comme
les moments scandés dans la journée d’une nonne sont au nombre
de 8, point de départ la structure grégorienne, elle s’inspire
des compositions, de textes et lieder extraits de la
production épistolaire, poétique et musicale de Hildegarde,
ainsi que de textes extraits du livre de la Règle bénédictine.
Conception, écriture vocale et mise en scène : NicoNote
Composition sonore: NicoNote
et M.a.s collective
Sound design :
Demetrio Cecchitelli
Production :
NicoNote Dream Action, Artache Milano, Doc Servizi et ICE festival 2020
Cette série de films documentaires déjoue les stéréotypes de genre en s’attachant au parcours singulier de Jasmin, un garçon transgenre passionné de Roller Derby*. Portrait intimiste et insolite, cette série est proposée au format vertical pour un face à face avec Jasmin dans ce moment de transition.
*Le roller derby est un sport de
contact se pratiquant en patins à roulettes.
Réalisation :
Camille Ducellier
Image :
Camille Langlois
Son :
Louise Abbou
Montage :
Antoine Dubois
Chargée de production : Laurence Gillard
Producteur :
Romain Bonnin
© Marie Rouge
Les noms de familles se donnent et se reçoivent.
Dans cette expérimentation, accompagné de la contrebasse de Camille Martin,
le marionnettiste tente de confronter ses données personnelles à l’administration
française et mène l'enquête sur les politiques françaises autour des noms de famille.
Où sont les noms des femmes dans sa famille ? Qu’entend le gouvernement français
lorsqu’il parle de la possibilité de « franciser » les noms de familles,
de donner aux noms de familles à « consonnance étrangère » un son plus français,
et comment ?
Idée, développement, performance :
Rafi Martin
Musique live :
Camille Martin
Composition sonore : Nina Kazourian :
Codéveloppement
et regard extérieur :
Julika Mayer
Pour cette lecture de son roman Voir de ses propres yeux paru en 2020 aux éditions du Seuil dans la collection « La Librairie du XXIe siècle », Hélène Giannecchini imagine une performance où se rencontrent le texte, l’image et la musique.
Dans ce livre, l’anatomie et son cortège de figures sont les supports d’un récit qui explore les possibles de la mort, son extraordinaire pouvoir d’invention et ses liens étroits avec l’image. En parcourant une histoire du corps et de ses représentations, il s’agit de sortir de la sidération et de faire du deuil une aventure.
Ecrit par
Hélène Giannecchini
et performé avec
Sasha J. Blondeau
En partenariat avec
la librairie Dialogues Morlaix
© Anna Morandi
Adeline Olivier a travaillé auprès des juges pour enfants du tribunal de Bobigny et d’une centaine de familles de Seine-Saint-Denis. Pendant trois ans, elle a tenu chaque soir un journal. Elle y a recueilli les violences faites aux enfants qu’elle rencontrait, l’inouï de leurs paroles, de leurs silences, de leurs quotidiens. Elle y a aussi décrit son cadre d’intervention, le fonctionnement de l’institution judiciaire et de la protection de l’enfance, parfois gravement défaillants. À partir de cette matière, elle mène un travail de recherche en suscitant des rencontres entre professionnels, artistes, écrivains et citoyens, et écrit un roman.
Pour ICE Festival, Silences enfances prend la forme d’une première création radiophonique. D’une durée d’une heure, elle sera diffusée en direct sur ∏Node*, en collaboration avec
Ivan Basso. Cette émission se poursuivra ensuite un samedi par mois jusqu’en juin 2021, au colloque de Cerisy, autour de l’œuvre de Leïla Sebbar et de son essai On tue les petites filles (Stock, 1978). Essai qui constitue une des genèses de son projet.
Conçu par
Adeline Olivier
& Ivan Basso
© Adeline Olivier
Le bleu du jour déclinant vient d’un autre monde,
nous explique la narratrice, un monde parallèle.
Le personnage suit la lumière jusqu’à pénétrer dans
un univers voisin qui fonctionne comme une duplication
hallucinée de la réalité, ou le temps s’écoule à l’envers.
La performeuse y fait la rencontre de son double, prince d’un
paysage qu’il lui décrit de façon fantastique dans un récit à
plusieurs points de vue. Ce personnage rajeunit plutôt que
de vieillir, et cette rencontre sera le point de départ de
spéculations existentielles sur les mondes à venir. Si la
fiction tisse une histoire autour de cette rencontre,
dessinant les contours d’un monde où ces deux personnages
peuvent se croiser, aura-t-elle pourtant vraiment lieu ?
C’est tout l’enjeu d’Hérosynthèse.
Ecrit et performé par Anthedemo
© Anthedemo
Bellevue, c’est le nom de la maison. Alors sur la terrasse en pierre,
Osmonde ne sait si elle doit regarder la mer ou les murs. Au premier étage,
à la fenêtre, Osmonde a vu les fougères brandirent leurs crosses. Par-dessus
le jardin, Osmonde a dit « ma petite mer ». Elle a tourné le dos à la vue et
elle voyait toujours la mer. Bellevue est vide, les femmes qui tenaient la
maison sont parties. Seule Osmonde reste.
Vidéo écrite et réalisée
par Claire Peressotti Musique (percussions
et batterie acoustique) :
Paul Andali
© Claire Peressoti
Après un bref échange sur ce que peut être le chamanisme aujourd’hui et une plongée progressive en état de conscience chamanique à travers chants, danses et pratique du tambour et du hochet, les participant·es seront invité·es à faire un voyage dans le « Monde d’en bas » à la rencontre de leur « animal totem ». La séance finira par un débriefing permettant à chacun·e de revenir en état de conscience habituel.
Le but de ce workshop sera de travailler à une réappropriation de nos mondes imaginaires, contre la colonisation de nos vies intérieures par des systèmes de formatages de masse. Sera ainsi mise en jeu une pratique active de l’imagination, à rebours des conceptions passives qui dominent chez les Modernes. Qui vais-je rencontrer quand – oubliant pour un moment tous les écrans qui à la fois ouvrent et bornent mon rapport au monde – je pars à la rencontre des forces qui me meuvent ?
Avec Philippe Bleton
© Chill Okubo
«Penser la voix comme un geste, comme la
résonance d’une énergie qui part des profondeurs et se manifeste sous forme de son, dans
le flux du souffle. Imaginez le paysage à dessiner avec des exercices, des preuves empiriques,
des réflexions.» Niconote
Sous une forme ludique, dans le cadre d’un atelier intensif d’études sur la Voix, elle propose à
chaque participant un chemin simple et efficace
vocal apprendre quelques techniques fonc
s’adresse à toute personne intéressée par l’espace sonore, la voix et sa puissance expressive.
© Marco Mazzoni